Hier, je n'ai pas pris le temps d'écrire, il faut dire que j'ai été assez occupée...Ca arrive, il faut pas croire...
Bon, du coup, ce matin, je reprends le flambeau mais je suis pas trop inspirée, est-ce le manque de capuccino qui se fait sentir?
Je pourrais me la jouer fainéante et copier coller un texte que j'ai écrit pour ma fille à sa sortie de l'hôpital (smiley qui sifflote) mais ca n'aurait rien à voir avec le travail et ca serait loin d'être joyeux, sortez les mouchoirs...
Il n'empêche que comme elle vient de fêter ses 4 ans, beaucoup de choses me sont remontées à la figure : un anniversaire, c'est un moment joyeux pour un enfant, pourquoi alors j'ai ressenti une telle peine...
Il y a 4 ans, elle naissait, fragile, un petit corps coincé entre l'ombre et la lumière sans qu'on sache si elle allait survivre; nous autres mamans de prématurissimes, avons une blessure profonde mais indélébile qui se réouvre de temps en temps sans qu'on arrive à comprendre pourquoi, et je ne pense pas que cela s'en ira, cela fait partie d'une histoire, celle d'une grossesse amputée où la joie de tenir son enfant pour sa première seconde de vie a laissé place à la peur de ne pas sentir ce premier souffle, insufflé bien vite par des machines aux bruits terrifiants.
Personne ne peut comprendre cette douleur sourde et puissante qui écrase notre coeur, personne...il faut l'avoir vécu...Dans les moments de doute, tout remonte, comme un tourbillon de panique qui résonne encore et toujours dans notre tête, chassé dans un premier temps par le rationnel "elle va bien" mais le subconscient sait que cela n'a pas toujours été le cas et a vite fait de faire sonner les alarmes de l'hôpital, celles qui annoncent les catastrophes, les désaturations, les apnées...
Je crois que nous pouvons toutes nous sentir fières d'avoir été là pour nos enfants, d'avoir passé des mois entiers à l'hôpital, la peur au ventre au moindre bip, mais là, pour le meilleur et le pire en espérant qu'il ne vienne pas.
Ma fille a 4 ans, elle reste un peu petite mais a bien rattrapé la courbe standard, elle n'a pas d'atteinte ou de séquelle motrice à ce jour, c'est un vrai miracle quand on pense qu'elle est née si petite, si tôt avec un poids si dérisoire, tellement petit que quand on me l'a dit les larmes étaient montées immédiatement, je ne pensais même pas qu'on pouvait sauver un bébé aussi fragile.
Aujourd'hui, je suis toujours en contact avec le CHU qui nous l'a sauvée, les médecins font un travail formidable, quant aux puéricultrices, je leur suis tellement reconnaissante d'avoir pris soin de ma fille, de l'avoir dorlotée quand les heures de visite étaient dépassées et qu'il fallait partir, rejoindre un appartement vide de cris, de sourires où le petit couffin attendait sans savoir s'il allait servir.
Je fais un gros bisou à mes copines qui ont vécu cela, et espère ne pas faire remonter des émotions cachées, car il y a des fois, comme aujourd'hui,où tout remonte d'un coup sans que l'on sache pourquoi mais ce qu'il faut retenir, c'est que cette douleur nous a bouleversé et a changé nos caractères à jamais...